Colloque : La nécessité de ré-enchanter l’écrit dans le métier d’éducateur spécialisé

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Réechanter l'écrit

Publié le par Ophélie Michelet

Au mois de novembre se tiendra la journée d'étude « Réenchanter l’écrit » à la Haute École Léonard de Vinci. Il traitera des difficultés et freins à l’écriture que rencontrent les éducateurs spécialisés dans leur métier. Christophe Remion, chef du département éducateur spécialisé en activités socio-sportives, nous en explique les enjeux.

V MAG - Bonjour Christophe, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour ! J’ai travaillé 10 ans en tant qu’éducateur spécialisé dans le secteur de l’aide à la jeunesse, plus précisément dans un projet de sport-aventure pour des mineurs délinquants. J’ai ensuite travaillé 10 ans comme enseignant à la HE Vinci et je suis maintenant chef du département Éducateur spécialisé en activités socio-sportives.

C’est suite à ce parcours et à mes observations, tant sur le terrain dans le secteur de l’aide à la jeunesse que d’après tout ce que j’ai observé comme enseignant, que j’ai formalisé, avec mes collègues, cette idée d’organiser un colloque.

V MAG - Quel sera le sujet de cette journée d'étude ? Et pourquoi avoir choisi d’organiser une journée sur ce thème ?

La journée portera sur les freins à l’écriture dans le métier d’éducateur spécialisé.

Durant mon parcours professionnel dans le secteur de l’aide à la jeunesse, j’ai constaté que les éducateurs, en dehors des notes du quotidien, laissaient peu de trace de leurs observations et qu’ils peinaient à formaliser, à justifier, à rendre compte de leurs actions et des outils qu’ils mobilisent pour atteindre leurs objectifs. Qu’il s’agisse d’écrits sur la pratique de la profession ou d’écrits à produire dans le cadre de leur fonction, il y a chez l’éducateur encore beaucoup de freins qui perturbent cette mise à l’écrit.

Si les éducateurs ont des difficultés avec l’écriture, ce sont alors d’autres métiers qui s’emparent de ce travail-là (assistants sociaux, psychologues, etc.), des personnes qui ont donc parfois une vision un peu erronée de ce qu’il se passe. Il est donc temps que l’éducateur soit capable lui-même de revendiquer et de valoriser son travail. Ce sont des questions très importantes à traiter dans la mesure où aujourd'hui, ces difficultés peuvent entraver le parcours professionnel d’un travailleur.

C’est suite à ces observations que j’estime qu’il y a vraiment lieu d’investiguer, réfléchir ensemble, avec tous les acteurs concernés, aux meilleures façons de faire évoluer cette situation.

V MAG - En quoi est-ce important de « ré-enchanter l’écrit » ?

Le métier d’éducateur spécialisé a énormément évolué ces dernières années. La professionnalisation constante de ce métier rend la communication par l’écriture incontournable. Dans le secteur de l’aide à la jeunesse plus précisément, les écrits deviennent de plus en plus exigibles. Les écrits doivent être de plus en plus clairs, circoncis, mieux rédigés. Et surtout, tous ces écrits peuvent avoir une influence directe sur la trajectoire d’un jeune, lorsqu’un juge par exemple, sur base d’un écrit, doit prendre une décision concernant le jeune.

Tout ce que pourra rapporter l’éducateur, au contact quotidien et constant du bénéficiaire, est décisif et lourd de sens.

V MAG - Comment se déroulera la journée du 19 novembre ?

La journée d'étude rassemblera les principaux intéressés : mandants (juges de la jeunesse), éducateurs spécialisés en fonction, tous les professionnels qui participent à l’écriture des rapports, les étudiants, et les enseignants qui donnent cours en haute école ou dans les écoles de promotion sociale qui forment des éducateurs.

La journée débutera avec la prise de parole de certains professionnels du secteur.

Cependant, très rapidement, nous allons nous diriger vers des ateliers thématiques dans lesquels nous travaillerons ensemble sur cette problématique.

L’idée est de partir des besoins et des réalités que vivent les professionnels concernés. Cette journée d’étude se donnera pour objectif d’examiner ces difficultés, de prendre acte des évolutions, et d’élaborer ensemble des perspectives concrètes d’amélioration.

Le colloque « Ré-enchanter l’écrit » aura lieu le 19 novembre, de 8h30 à 16h45, avenue E. Mounier, 84 à Woluwe-Saint-Lambert.
L’inscription se fait en ligne et coûte 25€ par personne.
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