Développement durable à la Haute École : rencontre avec Sophie Dellisse

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Publié le par Alba Vanhaelen

Depuis quelques mois, Sophie Dellisse est aux manettes des projets de développement durable à Vinci. Nous la rencontrons afin d'en apprendre plus sur les ambitions de la cellule de développement durable ainsi que sur l'implication que nos étudiants et nos membres du personnel peuvent avoir au travers de cette cellule.

Convaincue que la durabilité est un impératif et un défi pour le monde actuel, la Haute École souhaite soutenir et encourager toutes les parties prenantes de l’institution à agir en citoyens responsables pour un avenir durable. C’est pourquoi la HE Vinci a récemment mis en place sa cellule de développement durable, pilotée par Sophie Dellisse.

Diplômée en Histoire de l’art et archéologie et en Information et communication, Sophie Dellisse a, entre autres, travaillé à Bruxelles Environnement dans les domaines de la communication et de la gestion de projets sur des thématiques aussi diverses que l'alimentation durable et la réduction des déchets. Arrivée il y a 4 ans à la Haute École, elle a aujourd’hui dans ses missions des projets liés au développement durable et à la mobilité active.  

Pourquoi la Haute École a mis en place cette cellule ? Que retrouve-t-on derrière le terme "développement durable"  ?  

D’ici à 2030, les Etats membres des Nations Unies se sont engagés à adopter et à appliquer des mesures concrètes en faveur de notre planète. Pour ce faire, l’ONU a défini le développement durable au travers de 17 objectifs qui mettent en avant les défis économiques, sociaux et environnementaux indispensables pour assurer un avenir positif aux générations futures.  Sur cette base, l’Europe a d’ailleurs récemment approuvé son Pacte Vert et reconnait notamment le rôle clé que jouent les acteurs de l’éducation et de la formation pour une transition plus verte.  

Ainsi, en tant qu’établissement de l’enseignement supérieur, il est important pour la Haute École Léonard de Vinci de faire rayonner les valeurs du développement durable sur les plans pédagogique et institutionnel, par et pour l’ensemble des acteurs de l’établissement : les étudiants et les membres du personnel enseignant, administratif, logistique et ouvrier.  

Les 17 objectifs du développement durable par l'ONU

De quelle manière la dimension durable apparait-elle dans les projets pédagogiques ? 

Au niveau pédagogique, les défis sont nombreux mais les idées, les souhaits et la motivation ne manquent pas. Il est primordial que la Haute École puisse apporter tous les outils nécessaires à ses étudiants pour répondre aux enjeux de la transition que ce soit sur le plan professionnel (dans leur carrière future) ou privé. Pour ce faire, il me semble indispensable de pouvoir proposer à nos étudiants un cours du type  : « Introduction au développement durable et aux enjeux climatiques », qui enseignerait ainsi une base commune à l’ensemble des étudiants de la Haute École sur ces questions. Par ailleurs, il est intéressant de veiller à intégrer le développement durable comme « discipline », au niveau de la recherche, mais également dans l’organisation même d’un cours.    

Un exemple concret de ce qui est déjà mis en place est celui du département de diététique qui œuvre dans ce sens, depuis 3-4 ans, notamment en luttant contre la prolifération des déchets : mise en place d’un frigo anti-gaspi, compost pour les déchets organiques, attention donnée à la saisonnalité des produits, souhait de privilégier les produits issus de l’agriculture biologique, éviter le matériel à usage unique (charlottes, gants, cuillères, essuies lavables…). 

Les étudiants et étudiantes seront-ils impliqués au-delà des cours  ? 

Les étudiants sont évidemment des acteurs importants et essentiels pour le changement. La plupart des idées et des interpellations émanent de ces derniers. Malheureusement, avec la crise sanitaire certains projets ont été suspendus : création d’une give box, organisation de conférences, action mégots, potager Vinci, action clean up …  

En décembre 2019, les étudiants se sont d’ailleurs exprimés par rapport à leurs attentes  en matière de développement durable, au sein de la Haute École : « installer des panneaux solaires sur le toit de l'implantation Mounier_84, récupérer l’eau de pluie pour les toilettes, supprimer les distributeurs de boissons industrielles au profit de jus de pomme local et encourager l’utilisation de la gourde, encourager les déplacements à vélo, vider sa boîte mail, installer le moteur de recherche Ecosia ou Lilo sur tous les ordinateurs de la HE … »  

Enfin, une ressource importante pour la Haute École est le Conseil des étudiants (CEHE), au sein duquel un membre a dans ses responsabilités, le développement durable. Une collaboration étroite se met en place en vue de développer ensemble des projets pour l’année académique 2021-2022.

Avez-vous, personnellement, des idées de projets, des envies ? 

Au niveau institutionnel, il s’agirait d’œuvrer pour la transition écologique sur plusieurs plans : adopter un politique de mobilité active, élaborer une politique d’achats durables, ainsi qu’une politique énergétique plus verte...Par ailleurs, il s’agit de favoriser la digitalisation, l’organisation d’évènements durables …  

En ce qui concerne le plan pédagogique, mon souhait est de s’interroger sur cette dimension et de voir comment l’intégrer au mieux dans le parcours de l’étudiant. J’espère également créer une UE qui soit obligatoire pour tous les étudiants du BLOC 1 : « Introduction au développement durable » et de leur proposer en bloc 2 et 3 des UE optionnelles sur des thématiques plus spécifiques, en lien avec leurs formations : écologie alimentaire, environnement et santé, urgence climatique, économie circulaire, éducation à l’environnement… C’est une manière de faire des ponts entre plusieurs disciplines et de favoriser l’interdisciplinarité.  

Enfin, un autre gros projet consiste à mettre en place une « Ecoteam ». La volonté est de permettre la réalisation de projets internes et/ou externes initiés par et pour les étudiants, les enseignants et les membres du personnel, hors cadre pédagogique et/ou institutionnel.  L’organisation de la semaine du développement durable proposant de multiples actions, est un exemple de projet déjà mené par le passé. 

Avec sa cellule de développement durable, la HE Vinci a l’intention d’instaurer de manière transversale une culture éco dynamique et une véritable vision du développement durable pour apporter aux différents acteurs les outils nécessaires leur permettant d’agir en citoyens responsables.  In fine, l’objectif est d’alimenter la cohésion, la solidarité et la créativité au sein de l’institution, valeurs essentielles pour un développement durable.