Laura Deruyck

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Métier(s)
Etudiante en Enseignement (section 2) et sportive de haut niveau
Vie étudiante
Laura Deruyck V Mag

Publié le par Ophélie Michelet

Laura est une future institutrice primaire. À côté de ses études, elle a une autre activité professionnelle : elle est cheerleader et a notamment participé aux championnats du monde en 2025 à Orlando. Elle nous présente ce sport peu connu et son parcours.

Bonjour Laura, peux-tu te présenter brièvement ?

Bonjour ! Je m'appelle Laura Deruyck, je suis étudiante dans le Master en Enseignement – section 2, pour devenir institutrice primaire. J'ai d'abord fait deux années d’études en psychologie à l’université, avant de me tourner vers les études d’instit à Vinci. Je kote à Louvain-la-Neuve depuis 5 ans maintenant. À côté de mes études, je fais du cheerleading.

Quand et comment as-tu commencé cette discipline ?

J'ai commencé le cheerleading en 2020 pendant le confinement lié à la crise du Covid. Ma voisine, qui faisait déjà de la gymnastique et qui voulait se lancer dans le cheerleading, m’a demandé si ça m’intéressait. J'ai commencé petit à petit, c’est rapidement devenu un rendez-vous hebdomadaire, et j'ai commencé à vraiment aimer cette discipline.

C’est pendant l’année 2023-2024 que je me suis inscrite officiellement dans un club, situé à Anvers. Et là, j'ai commencé à faire de vraies compétitions.

Quelle est la différence entre cheerleading et pom-pom girl ?

Pom-pom girl, c'est vraiment la représentation que tout le monde a, avec les pompons, comme aux États-Unis. Les pom-pom girls sont là pour encourager des équipes sportives.

Le cheerleading, c'est plutôt des portés, comme en acrogym. Il peut y avoir parfois une partie avec de la danse mais c’est essentiellement de la gymnastique, avec des figures au sol aussi.

Le cheerleading est un sport qui commence à se développer pas mal en Belgique. Je dirais qu’il y a quatre grands clubs : à Anvers, à Bruxelles, à Leuven et à Aubel. Il y a aussi de plus petites équipes qui sont un peu moins connues, mais qui ont tout autant de mérite.

Dans ton équipe, il y a des hommes aussi ! C’est surprenant car c’est un sport qu'on associe généralement aux femmes…

Oui, il y a des hommes parmi nous. D’ailleurs, mon copain fait partie de l’équipe.

On essaye de plus en plus de montrer que ce n'est pas un sport réservé aux filles et que c'est bien plus que juste agiter des pompons. C'est vraiment un sport physique et mentalement dur.

Ce que j’aime dans ce sport, c’est repousser à chaque fois mes limites. Cela donne tellement de satisfaction !
Laura Deruyck

Et comment se passent les compétitions ?

Chaque année, il y a plusieurs compétitions pour les clubs de cheerleading : au mois de mars, en mai, et une dernière compétition fin mai ou début juin, durant un week-end.

En plus de ça, tous les deux ans a lieu le championnat international auquel participe l’équipe nationale. Cette année, en 2025, il avait lieu à Orlando (USA).

Et tu as pu y participer ! Ton équipe et toi avez fini 2e sur le podium. Comment cela s’est-il passé ?

(émue) J'en pleure encore, tellement c'était beaucoup d'émotions et on ne s'y attendait pas du tout. Je ne m'attendais pas non plus à être dans l'équipe parce que ce n'était pas prévu. C’est à la suite de désistements qu’on m'a appelée pour me proposer d’intégrer l’équipe en tant que réserviste.

On s'est beaucoup entraînés. Mon copain a aussi pu rejoindre l’équipe nationale comme réserviste mais son parcours a fortement changé à deux jours de la représentation : on lui a dit qu’il participerait à la compétition. Il y avait beaucoup de stress. Moi, je suis restée réserviste, mais je ne me suis jamais sentie exclue. Dans tous les cas, je referais cette expérience quoi qu'il arrive. Et honnêtement, on ne s'attendait vraiment pas à obtenir la deuxième place, c’était hallucinant !

Que retires-tu de cette expérience ?

Ça m'apporte surtout beaucoup de satisfaction et je suis hyper reconnaissante de toutes les opportunités que je peux avoir. Depuis que j’ai commencé le cheerleading, tout s'est enchaîné très vite. Parfois, je me dis « C'est fou tout le parcours qu'on a déjà fait et jusqu'où on est arrivé ». Et le pire c'est que quelques fois, on oublie ça et on en veut encore et encore plus. C'est comme si on n'était jamais rassasié ! Et du coup, on s’entraîne pour retenter notre chance en 2027.

Quelle est la suite pour cette année ? D’autres compétitions ?

Je m’entraîne en club tous les lundis et jeudis, et un dimanche sur deux. Mais avec mon copain, on s'entraîne tous les dimanches parce que on veut garder un certain niveau.

Chaque année, ce sont les mêmes compétitions qui ont lieu : en mars, en mai, et en juin. Mais cette année va être un peu plus tranquille : il n’y a pas de championnat international, car il a lieu tous les deux ans. Donc, pendant un an, on s'entraîne de notre côté. C'est une année de préparation.

Comment arrives-tu à combiner le sport de haut niveau et tes études ?

Ma première année à Vinci a été difficile, mais j’ai su m’organiser. J'avais commencé à avoir un bon rythme, et je profitais de mes voyages en train jusqu’Anvers pour étudier.

Par contre, l'année passée, c'était très compliqué de combiner le cheerleading en club, en équipe nationale et mes études. Ça a été une année un peu plus catastrophique, j'ai commencé à être submergée.

Cette année, j’ai rencontré le service ABS (Accompagnement des étudiants à Besoins Spécifiques), pour obtenir des aides en tant que sportive de haut niveau. Mes absences sont maintenant justifiées si mes cours ont lieu en même temps que mes entraînements.

Pourquoi as-tu choisi des études d’institutrice ?

Après mes deux ans d’études de psycho, je voyais bien que ça n’allait pas. J'ai pris rendez-vous avec une conseillère d'orientation. Elle m'a conseillé plusieurs styles d'études et parmi ceux-là, il y avait justement institutrice primaire.

J’ai pris le temps de réfléchir à ce que je voulais faire. Je voulais absolument rester à Louvain-la-Neuve. En me renseignant, je suis tombée sur le Master en Enseignement en section 2 que propose la Haute École. J'ai décidé de m’y inscrire. J’ai beaucoup aimé ma première année et ça m'a permis de me motiver et me conforter dans mon choix d’études.

C'est intense, dans le sens où il faut beaucoup d'organisation, surtout avec le cheerleading à côté. Cependant en règle générale, il faut savoir être bien organisée pour être instit. Mais j’aime mes études ! L'ambiance est très chouette entre étudiants et j’aime le contact avec les enfants.

Comment vois-tu ton avenir ? Plutôt dans une salle de classe ou dans une salle de sport ?

Si je pouvais choisir ma carrière, ce serait cheerleader. Malheureusement, ça ne permet pas de gagner sa vie, donc c'est un rêve à oublier. Et donc j’aurai ma salle de classe tout en gardant ma passion sur le côté.

Par ailleurs, depuis cette année, je donne des cours de cheerleading à des jeunes de 6 à 12 ans. Ça fait donc un peu le lien entre ces deux univers.

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