La spécialisation en oncologie a 20 ans : portraits croisés

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Publié le par Anne Mélery

C’est un sacré anniversaire que fête, cette année, la spécialisation en Oncologie ! Voilà déjà 20 ans qu’elle permet de former des professionnels de santé prêts à répondre à l’évolution constante des soins en oncologie. Moïse Akon, Léa Litwinsky, et Charlotte Vanclaire, diplômés de ce cursus témoignent de leur parcours et évoquent les atouts de la formation.

Malgré une part importante de notions enseignées dans la formation de base, Moïse était resté sur sa faim concernant le domaine de l’oncologie. Un sentiment que partage Léa qui aurait aimé pouvoir effectuer un stage encore plus spécifique en oncologie pendant le Bachelier Soins infirmiers. Tous deux ont donc entamé la spécialisation dans le but de se perfectionner dans ce domaine. Charlotte le confirme : « La spécialisation en Oncologie m’a permis d’enrichir mes connaissances à propos des diagnostics, des traitements et de la prise en charge de chaque type de cancer ». Ce qui est nécessaire pour soigner les patients souffrant de ces pathologies. ». Pour Léa, les points forts de cette spécialisation ne manquent pas: « C'est une spécialisation qui allie tout ce que j'aime dans le métier d'infirmière. Premièrement le contact avec les patients, qui sont des patients relativement chroniques, et avec lesquels une relation particulière se crée. En deuxième lieu, l’activité, qui fait appel en permanence à notre jugement clinique pour gérer des situations complexes. Et enfin, la diversité des systèmes, pathologies et donc des techniques rencontrées. ».

Moïse Akon

Moïse Akon
  • Age : 44 ans
  • À la HE Vinci: Bachelier Infirmier en soins généraux (2006) et Spécialisation en Oncologie (2007)
  • En dehors: Infirmier indépendant en soins oncologiques et palliatifs à domicile dans la structure de soins que j’ai créée (Onco_care@home) – Massothérapeute (massages bien-être et relaxation)
  • En quoi consiste votre travail : mon travail consiste à accompagner, à prendre soin des personnes, dans leur milieu de vie tout en tenant compte de leur entourage.
  • Rêve d’enfance: Devenir infirmier n’était pas un rêve d’enfant. Je voulais devenir pilote d’avion ou ingénieur informatique. Les études de pilote étant hors budgets, j’ai décidé de commencer des études en informatique. J’ai abandonné ce parcours pour entamer le Bachelier en Soins infirmiers, après avoir vécu une expérience très enrichissante et humaine de volontariat. Il s’agissait d’accompagner des personnes atteintes d’un handicap, durant leurs séjours dans des lieux de vacances.
  • Quelque chose d’insoupçonné vous concernant : J’ai été figurant dans certains films. Par exemple « Sentinelle », « Sans soleil », « Annette », « Le cœur noir des forêts ».

Selon Charlotte, le cursus lui a aussi donné une vision différente du « prendre soin », grâce à des cours spécifiques (ex : cours de massage) et de l’importance de l’accompagnement à accorder aux proches. Moïse ajoute : « C’est très important d’appréhender spécifiquement ce que peut vivre la personne atteinte de cancer et son entourage. Et les différentes situations vécues pendant les stages, lors de la Spécialisation, ont été d’une aide précieuse surtout en début de carrière ». Pour Léa également, les stages revêtent une importance particulière : ils permettent de « tout mettre en pratique » et surtout de conforter un choix professionnel.

Charlotte précise : « Au niveau personnel, cela m’a permis de prendre du recul et de mieux comprendre ce que traversent certains de mes proches. La formation m’a aussi permis d’assumer mon hypersensibilité, et d’en faire un atout fort ». Moïse approuve. Selon lui, l’importance accordée au relationnel pendant la formation, engendre le fait que « la spécialisation en Oncologie ne prépare pas seulement à faire des soins, mais à prendre soin, non seulement de l’autre, mais aussi de soi-même ».

Charlotte Vanclaire

Charlotte Vanclaire
  • Age : 28 ans
  • À la HE Vinci: Bachelier Infirmier en soins généraux (2015) et Spécialisation en Oncologie (2016)
  • En dehors: Infirmière de coordination en oncologie (section clinique du sein) à la Clinique Saint Jean à Bruxelles
  • En quoi consiste votre travail : mon travail consiste à accompagner les patientes atteintes d’un cancer du sein, et leur entourage, pendant l’entièreté du parcours de soin, c’est-à-dire dès l’annonce du diagnostic jusqu’au suivi post-traitement. Outre le soutien, les explications que je leur donne, j’assure aussi le lien avec les différents intervenants, j’organise les rendez-vous médicaux, les bilans. Je vérifie la bonne compréhension des situations, j’évalue les ressources dont disposent les patientes et j’informe sur les aides possibles. Cela demande une grande disponibilité et une véritable écoute active. Mais j’aime cela !
  • Signe distinctif : passionnée de pâtisserie, le sport et le développement personnel
  • Coup de cœur du moment: pratiquer de la réalité virtuelle auprès des patients
  • Rêve d’enfance: devenir puéricultrice
  • Quelque chose d’insoupçonné vous concernant : je pratique le Roller Derby (un sport d’origine américaine se pratiquant en patins à roulettes Quads, sur une piste de forme oblongue), au poste de Jammer.

Tous soulignent la formidable aventure humaine.

« Personnellement, je ne remercierai jamais assez l’équipe enseignante de l’époque. Nous n’étions que deux dans la spécialisation cette année-là, et nous avons pu bénéficier d’un accompagnement de proximité, par des enseignants humains, disponibles et toujours prêts à nous soutenir et nous encourager. Car le champ d’activité n’est pas facile et des difficultés surgissent inévitablement. Mais elles peuvent être résolues grâce à cela. » raconte Moïse. Charlotte évoque son vécu et les éléments positifs, nombreux selon elle : le partage, l’entraide, l’écoute active, se retrouver parmi d’autres étudiants partageant les mêmes valeurs. « C’était fort et enrichissant » précise-t-elle.

Et les anecdotes ne manquent pas ! Charlotte nous parle de la vidéo à propos de la prévention du cancer des testicules, créé pour le cours d’Education à la Santé. En réalité, un chouette moment de partage et de franche rigolade entre étudiants, bien sûr rempli de bienveillance. Le plus drôle, c’est que le petit film de 3 minutes a fini par faire le tour de la salle des profs, et même par être présenté à un symposium d’oncologie. Léa, elle, a été marquée par les attentats de Bruxelles : « Ça reste mon souvenir le plus marquant : j'étais en stage aux Cliniques universitaires Saint Luc en radiothérapie et le plan MASH (Mise en alerte des services hospitaliers) s'est déclenché. Nous étions tous mobilisés. ».

Le message que ces diplômés adressent aux étudiants et aux futurs diplômés est positif et plein d’optimisme. Il se résume par la parole de Charlotte : « C'est un métier qu’il faut faire avec le cœur et soigner comme si nous étions à la place du patient. Et également continuer à s’informer et à se former pour garder une qualité de soins optimale. »

Léa

Léa Litwinski
  • À la HE Vinci: Spécialisation en Oncologie (2017)
  • En dehors: Infirmière-ressource en oncologie (75%) et infirmière en unité de soins en oncologie (25%), aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles
  • En quoi consiste votre travail : En tant qu’infirmière-ressource, mon rôle principal est d'accompagner et coacher les équipes qui doivent prendre en charge des patients porteurs de pathologies oncologiques nécessitant des traitements, et qui n’ont pas encore l'habitude de le faire. En parallèle je travaille encore un jour par semaine dans une unité d'oncologie. C'est un service ultra complet, dans lequel la dynamique de travail est chouette (oui, oui !), où chaque jour est différent et dans lequel la journée de travail passe très vite. J'ai presque l'impression d'y être ''chez moi''.
  • Coup de cœur du moment: Vianney
  • Rêve d’enfance: Plutôt un rêve actuel : ne consommer que les légumes que je cultive
  • Quelque chose d’insoupçonné vous concernant : je mange salé au petit-déjeuner