MYORCO, les gestes infirmiers du bloc opératoire en images

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Publié le par Emmanuelle Dejaiffe

Fruit d’une riche collaboration entre plusieurs partenaires européens, coordonné par les équipes de la HE VINCI, MYORCO représente un ambitieux projet international de plateforme numérique. Financé par des fonds européens Erasmus +, le site sera officiellement lancé en septembre 2023. Rencontre avec Christine Willems, coordinatrice de la Spécialisation en Soins péri-opératoires, qui porte à Vinci ce projet à la fois innovant et porteur de sens.

Bonjour Christine. En quelques mots, comment décrivez-vous MYORCO ?

MYORCO, c’est un site internet multilingue qui permettra de découvrir une centaine de vidéos. Cette vitrine présente en images l’ergonomie de l’instrumentation. Nous souhaitons qu’étudiants et professionnels visualisent facilement les gestes d’ergonomie dans la salle d’opération. Les vidéos sont véritablement le cœur de MYORCO. Elles sont accompagnées de musique et seront sous-titrées dans toutes les langues de nos partenaires (anglais, français, grec, finnois, suédois, tchèque). Ainsi le vidéaste qui conçoit les vidéos est associé comme un vrai partenaire de ce projet européen.

Racontez-nous comment est né le concept à la base de MYORCO ?

MYORCO, c’est tout d’abord un acronyme - My Operating Room Nurse Coach. Nous avions découvert MyTTCoach, une application de tennis de table où un professionnel décortique tous les gestes afin que ceux-ci soient aisément compris et reproduits. Nous avons trouvé l’idée géniale et nous avons souhaité l’adapter pour le bloc opératoire avec l’objectif qu’étudiants ou professionnels puissent apprendre mais aussi anticiper et corriger leurs gestes.

Nous souhaitons qu’étudiants et professionnels visualisent facilement les gestes d’ergonomie dans la salle d’opération.
Christine W.

Qui sont les différents partenaires impliqués avec la HE Vinci dans la conception de MYORCO ?

Dans la foulée de deux autres projets européens (Programme Erasmus +), nous avons imaginé ensemble cette nouvelle initiative et soumis un dossier qui a été accepté. La Haute Ecole Léonard de Vinci coordonne ici le projet. J’y travaille avec une de mes collègues : Wivine Schellekens et Natacha Dessy. Nous le portons aussi avec six partenaires : GORNA, l’association des infirmiers en soins périopératoires (Grèce), l’Université de Pardubice (Tchéquie), l’Université des Sciences appliquées de Jyväskylä (Finlande), le département de chirurgie pédiatrique du Karolinska University Hospital (Suède), David Pasteau, consultant en projets européens (France) et Space Cowboystudio (Belgique).

Existe-t-il d’autres projets importants de ce type dans le domaine de la santé et plus particulièrement des soins infirmiers ici ou ailleurs en Europe ?

Ce qu’on initie avec MYORCO est novateur à ma connaissance. Le concept de départ s’est développé au fil de nos différentes rencontres. Ici, deux volets supplémentaires verront le jour afin que cet outil réponde encore mieux aux besoins de la profession.

A côté de la partie vidéos, une bibliothèque d’instruments en ligne constituera un second volet du site. Nous profitons en effet de ce développement d’une plateforme pour aller plus loin. Dans leur pratique, certains étudiants ou professionnels éprouvent un certain stress lorsqu’il s’agit de nommer ou de reconnaître un instrument. A Erasme, l’un de nos partenaires a monté une véritable caverne d’Ali baba en matière d’instruments. Les photographier pour les présenter en ligne nous semblait complémentaire au volet vidéo initialement pensé. Enfin, un quizz dédié à la connaissance de ces instruments est en réflexion.

Lors de notre toute dernière rencontre, l’idée d’un troisième volet a surgi. Nous souhaiterions lancer un espace dédié à des entreprises, partenaires ou non, qui investiront un montant financier pour présenter leurs produits. Ce volet est en cours de réflexion mais les montants investis par ces sociétés pourraient idéalement représenter une source de financement pour la plate-forme sur le long terme.

Le travail qui se cache derrière un tel projet est colossal. Comment le faire connaître plus largement ? Au-delà de nos frontières ?

Dans la foulée de son lancement, le site sera mis à disposition gratuitement pendant au moins les trois années qui suivent le projet jusque fin septembre 2026. C’est important ! La dissémination et la promotion du site est aussi une vraie demande de nos pouvoirs subsidiants. Il s’agit d'un axe sur lequel nous travaillerons intensément dans les mois qui précèdent le lancement de MYORCO. Une agence de communication grecque nous épaulera pour tout ce travail et se chargera de lancer une campagne digitale via les réseaux sociaux pour accroître la visibilité de la plate-forme.

Parallèlement au travail de communication et de diffusion, comment le projet sera-t-il lancé officiellement ?

Au printemps 2023, un événement de lancement est prévu afin de présenter notre plateforme aux différents publics cibles. Nous l’avions déjà organisé pour notre premier projet européen ici sur le campus de Woluwe, Avenue Mounier. C’est essentiel dans le cadre d’un projet de cette ampleur. Pour moi, ce sera un aboutissement avant mon départ à la retraite. C’est un beau challenge.

D’ores et déjà, l’équipe réfléchit à la pérennité du projet. La reprise de flambeau de la gestion de MYORCO se fera au niveau de l’EORNA, l’association européenne des infirmiers et infirmières de salle d’opération. Ces réseaux favorisent les échanges entre professionnels mais aident aussi à ce que des initiatives de ce type puissent vivre et se développer. C’est toujours enrichissant d’échanger autour de nos pratiques respectives !

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