Jonathan Grignard

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V Mag jonathan grignard

Publié le par Anne Mélery

Nous avons déjà évoqué cet aspect : débuter une activité professionnelle n’est pas toujours aussi aisé qu’on ne le croit. C'est encore plus le cas lorsqu’il s’agit de commencer sa carrière en tant podologue dans un cabinet de consultation privé. C’est pourtant le défi qu’a relevé Jonathan Grignard, diplômé du Bachelier en podologie et podothérapie, il y a 13 ans. Aujourd’hui podologue spécialisé dans le sport, il nous fait part de son enthousiasme pour un métier pas toujours bien connu et de sa détermination à développer son expertise.

CARTE D’IDENTITÉ

  • Age : 35 ans
  • À la HE Vinci: Diplômé Bachelier Podologue et podothérapie en 2010
  • En dehors: Podologue indépendant à « PODO SPORT AND BIOMECHANICS LAB » ; conférencier à L’UCLouvain pour les médecins et kinésithérapeutes du sport, ainsi que maître de stage.
  • En quoi consiste votre travail : comprendre, analyser et traiter les pathologies liées à la biomécanique des membres inférieurs.
  • Signe distinctif : je suis un « fana » de la crème glacée.
  • Quelque chose d’insoupçonné vous concernant: j’ai été mannequin pour une grande enseigne sportive de magasins de sport. A l’époque, mes proches s’étonnaient de voir mon portrait en grand dans l’espace public !
  • Coup de cœur du moment: ma famille, particulièrement avec l’arrivée de la petite dernière, Capucine, qui est née il y a un mois.

Bonjour Jonathan, vous êtes sportif dans l’âme et, lors d’une séance d’information à la HE Vinci, vous avez eu un coup de cœur pour la podologie, plutôt que pour d’autres formations au caractère plus sportif. Qu’est ce qui a provoqué ce choix ?

Bonjour,

C’est exact, j’ai fait beaucoup de sport depuis mon plus jeune âge, en étant un peu touche-à-tout : des sports collectifs (basket, hockey, …) aux sports de raquette comme le tennis, en passant par le padel ou encore le ski alpin. J’ai réalisé mes humanités dans une option sportive. Etre assis constamment derrière un banc, ce n’était pas pour moi et lorsque je cherchais une orientation dans le supérieur, je lorgnais plutôt vers des études actives au niveau sportif. C’est en jetant un œil au stand de présentation de la formation en podologie et en discutant avec les enseignants de la Haute Ecole qui étaient présents à la séance d'information, que j’ai été séduit par ce métier et par la formation. J’ai été attiré par le fait de prendre en charge des patients, mais surtout par le fait qu’on pouvait devenir son propre patron, en développant une activité indépendante. L’idée d’être totalement acteur de son chemin professionnel m’a vraiment décidé. Et pourtant, je n’avais jamais consulté un podologue de ma vie. Je n’avais pas beaucoup d’idée à propos de l’exercice concret du métier !

Les côtés à la fois humain, technique et entrepreneurial de la formation m’ont attiré.
Jonathan G.

Comment s’est passé ce saut dans l’inconnu, alors ? Qu’est-ce que votre formation vous a apporté ?

C’est une formation très riche, à la fois au niveau des contacts humains et du niveau de connaissance qu’elle procure. On y apprend à maîtriser toutes les démarches liées à la consultation de podologie, ainsi que les compétences techniques liées au métier. Il y a aussi les activités qui permettent à l’étudiant de définir son projet professionnel. Cet aspect a été très important pour moi : mon parcours n’a pas été « tout rose » au niveau des compétences à acquérir et des évaluations. Néanmoins, grâce à l’encadrement, ainsi qu'à ma propre envie de me dépasser, j’ai pu me fixer des objectifs à atteindre et réaliser le parcours qui m’a permis d’être ce que je suis professionnellement aujourd’hui.

J’ai toujours eu l’envie de me décarcasser, de ne jamais abandonner, d’être à l’affut de nouvelles choses. Et c’est ce qu'il faut faire en pratiquant la podologie : être proactif, avoir plusieurs cordes à son arc, continuer à se former.
Jonathan G.

Avez-vous une anecdote ou un souvenir marquant de votre formation à nous partager ?

Oui ! L’incendie qui a failli avoir lieu lors du traitement de certains matériaux dans les fours du labo de podologie. Le traitement me paraissait prendre trop de temps et je n’avais pas saisi l’importance de respecter l’augmentation progressive des températures. En augmentant les degrés d’un coup, j’ai provoqué la fonte des matériaux et de grosses fumées se sont échappées. Tout le monde cherchait d’où cela venait et qui était le coupable. C’est un sacré souvenir !

Mise à part cet incident malencontreux, je retiens surtout la formidable opportunité d’avoir pu réaliser un séjour à l’étranger à la « Rosalind Franklin University » de Chicago. Une fabuleuse expérience qui m’a permis de m’ouvrir à d’autres pratiques et d’acquérir d’autres connaissances.

Comment se sont passés vos débuts professionnels ? Ce n'est pas si simple, nous dites-vous...

C’est un sacré challenge de se lancer et cela demande beaucoup de persévérance et d’enthousiasme.

J’ai été diplômé en 2010 et, une fois sorti des études, je me suis directement installé à mon compte, comme indépendant. Dans un premier temps, dans des centres médicaux jusqu’à créer, en 2016, mon propre laboratoire « PODO SPORT AND BIOMECHANICS LAB ». Je me suis d’emblée concentré à 100% sur les aspects biomécaniques du métier, en délaissant la chiropodologie (soins, traitements de la peau et des ongles, fabrication d’orthèses…). Parallèlement, j’ai aussi collaboré dans différents magasins spécialisés dans le choix de la chaussure de sport et plus particulièrement dans la course à pied. C’est une activité que j’ai maintenant arrêté depuis que le labo s’est bien développé. Mais il ne faut pas croire que c’est facile : il faut s’accrocher, car se constituer une patientèle prend du temps. Obtenir la confiance et le soutien d'autres professionnels est aussi important. J'en profite d'ailleurs pour remercier les collègues médecins qui ont cru en moi et avec qui je collabore quotidiennement.

Ce n’est pas rien, comme chemin. Il y a des moments de doute. Il ne faut pas baisser les bras au moindre problème rencontré. C’est ensuite une immense satisfaction quand l’horizon professionnel se dégage et qu’on est satisfait des soins adaptés que l’on procure.
Jonathan G.

Que faites-vous exactement dans votre labo ?

Nous proposons des analyses biomécaniques et l’élaboration de semelles fonctionnelles. Il y a aussi l’analyse et le conseil par rapport aux chaussures de sport ou aux bottines de ski. Il m’arrive de contacter d’autres professionnels (kinésithérapeutes, médecins du sport, orthopédistes, …) avec lesquels je peux échanger à propos des patients. Enfin, grâce à plusieurs formations complémentaires, j’ai acquis une expertise plus spécifique par rapport au domaine sportif. Cela me permet d’orienter mes consultations par rapport à la pratique sportive, et d’intervenir régulièrement auprès des sportifs. Ce projet, je l’avais dès le départ, et je suis heureux d’être maintenant reconnu pour ces compétences-là.

Avez-vous un conseil à donner aux étudiants et futurs diplômés ?

Durant toute votre carrière, continuez à vous fixer de nouveaux objectifs personnels et à vous former. Entourez-vous d’autres thérapeutes du monde de la podologie et discutez de votre pratique. Et surtout, soyez des entrepreneurs !