English Quest : le jeu vidéo home made qui aide les étudiants à bien démarrer en anglais

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Vinci vmag english quest cover

Publié le par Catherine Leclercq

Pauline Burny est enseignante en anglais dans les départements de bioqualité, chimie et informatique, développement d’applications. Face aux besoins des étudiants qui évoluent, elle a créé la plateforme English Quest.

Bonjour Pauline, comment est né le projet de développement d’un jeu vidéo ?

L’idée est née en mai 2022. Au sein du secteur des Sciences et Techniques, nous nous trouvions face à une augmentation du nombre d’inscrits en première année dans certaines formations. Toutes ces nouveaux et nouvelles étudiantes abordaient les études avec des niveaux d’anglais très différents, du parfait débutant à l’utilisateur avancé.

Sous l’impulsion d’Emmeline Leconte, Directrice du secteur, nous avons donc décidé de mettre un outil en place.

Je suis diplômée d’un Master en traduction de jeux vidéo (anglais-russe / mineure japonais). J’ai également suivi une formation en sous-titrage et un master en techno-pédagogie. C’est donc assez naturellement que l’idée m’est venue de développer un jeu qui pourrait être pris en main par les étudiants en distanciel et de manière asynchrone.

Comment vous y êtes-vous pris d’un point de vue technique ?

Pour la création d’English Quest, j’ai utilisé des outils déjà employés par la Haute École. Par exemple, les différents éléments de contextualisation et de ludification, en HTML5, sont accessibles via un outil Genial.ly (qui est un outil de présentation). Ces contenus intègrent certains éléments inhérents aux jeux vidéos : boîtes de dialogues, un inventaire, des dialogues à choix multiples, l’accès à des fins alternatives, etc.

On y retrouve également des phases de résolution d’énigmes qui sont possibles grâce à une bonne maîtrise des points de grammaire proposés dans chaque chapitre. Les exercices, quant à eux, sont directement codés dans Moodle au moyen d'un format, le HP5.

J’ai dessiné une partie des illustrations. Les fonds et paysages proviennent d’une IA générative d’images. Certains éléments de l’inventaire sont aussi issus d’une banque de pictos en ligne.

Pauline Burny

Peux-tu nous en dire plus sur la structuration d’English Quest ? A quoi cela ressemble pour les utilisateurs et utilisatrices ?

Le jeu est organisé en six niveaux. Chaque niveau correspond à une zone géographique, dont l’ensemble compose une carte imaginaire.

L’étudiant incarne son propre personnage (un étudiant du Royaume de Vinci) en vue à la première personne (donc, il voit au travers des yeux de l’avatar). Ses compagnons d'aventure viennent d'horizons divers et variés pour permettre à chaque joueur et joueuse de s’y attacher et de s'investir davantage dans l'histoire.

Plus tard dans le développement, des « Auras », des animaux fantomatiques ont été ajoutés. L’étudiant se voit donc attribuer une « Aura » au début de l’aventure, sur base des réponses qu’il aura fournies à une série de questions sur sa manière d’aborder les études et de gérer les interactions avec les autres étudiants.

Une fois son Aura obtenue, l’étudiant commence son aventure au Royaume de Vinci, où un mystère plane sur la disparition d’un membre de l’équipe de recherche de la Haute École. L’étudiant part rapidement en quête de réponses et espère en apprendre davantage sur ce monde et sur la disparition de ce membre éminant de la Haute École.

Il y a une donc réelle intrigue qui se dévoile au fur et à mesure que l’étudiant complète les chapitres.

Les joueurs devront traverser différentes contrées et feront la rencontre de peuples tels que des elfes et d’autres créatures magiques qui les aideront dans la résolution de l’intrigue et, au terme de l’aventure, dans l’affrontement avec l’antagoniste principal de l’histoire.

Est-ce que comme dans de nombreux jeux, les joueurs doivent affronter des boss ?

Oui, en effet. Chaque chapitre est entrecoupé de plusieurs tests, à savoir le Mini Boss, un test formatif couvrant la matière vue dans le chapitre et pouvant être répété un nombre illimité de fois, et enfin, le Boss Final, un test certificatif dont la note entrera dans la moyenne octroyée à English Quest dans l’Unité d’enseignement.

English Quest est-il amené à évoluer ?

Nous sommes dans une optique d’amélioration continue. Des petites enquêtes sont organisées auprès des utilisateurs pour permettre un retour. Des étudiants qui sont gamers par ailleurs font aussi des tests d’ergonomie. C’est donc un outil créé pour les étudiants mais aussi un peu par eux.

Le jeu devrait progressivement être adapté à d’autres compétences que la grammaire qui reste centrale pour le moment. Il pourrait aussi être étendu à d’autres formations puisqu’il s’articule autour d’une quête principale (pour tout le monde) et d’une quête secondaire (plus directement liée au vocabulaire de chaque formation).

À titre personnel, je travaille sur l’écriture d’un roman basé sur l’histoire d’English Quest.

Quid à la fin du jeu ?

Le jeu est destiné à une utilisation au premier quadrimestre pour les étudiants de première année. Ensuite, une fois que les étudiants ont eu l’opportunité, via le jeu, d’atteindre un niveau de compétence plus homogène, le cours continue avec moi au second quadrimestre, sur la base d’un enseignement plus classique.